Le stade de la Beaujoire a 40 ans

Le 28 avril 1984, le FC Nantes livre son dernier match au stade Marcel-Saupin, face à Saint-Étienne. C’est la Beaujoire qui accueillera désormais les Canaris. L’aboutissement d’une volonté politique gouvernementale et celle d’un maire : Alain Chenard.
Élysée, 25 novembre 1980. Valéry Giscard-d’Estaing, président de la République, reçoit Jean-Pierre Soisson, ministre de la Jeunesse et des Sports et des représentants du football professionnel français dont Louis Fonteneau, président du FC Nantes. Au centre des discussions, la candidature de la France à l’organisation du championnat d’Europe des Nations de 1984 et la Coupe du monde 1990. « VGE » décide d’apporter une aide financière à six villes pour l’aménagement ou la construction de nouveaux stades, chacun pouvant accueillir près de 50 000 spectateurs.

Petit « Parc des Princes »

Pour Nantes, un nouveau stade est souhaité. Les services techniques de la Ville soumettent trois scénarii : agrandir Saupin ; construire des tribunes au stade d’athlétisme de l’île Beaulieu (futur stade Michel-Lecointre) ; construire un nouveau stade avec pour site pressenti la Beaujoire, sur d’anciennes pépinières. « Lorsque j’achève mon étude technique fin 1980, la Beaujoire s’impose, relate Claude Maudoux, ancien de la collectivité. Le terrain est disponible. L’accès routier existe et les parkings également avec le parc des expositions. L’habitat ne jouxte pas le futur stade et le périphérique va arriver. Quant au tramway, il y a là le futur terminus de la première ligne. »

En juin 1982, le conseil municipal choisit le projet de Berdje Agopyan. L’architecte avait déjà conçu le Parc des Princes à Paris, au début des années 1970. En septembre, les travaux commencent. Ils vont durer 16 mois. Sa construction achevée, le stade de la Beaujoire peut écrire un nouveau chapitre de l’histoire du sport et du football à Nantes. Le match inaugural, le 8 mai 1984, oppose le FC Nantes à l’équipe nationale de Roumanie qui l’emporte 1-0. Un premier match d’anthologie est joué le 16 juin entre la France et la Belgique pour l’Euro 84. Les joueurs de Michel Hidalgo – futurs vainqueurs de l’épreuve – l’emportent 5-0 avec un triplé de Michel Platini et font chavirer de bonheur les 51 000 spectateurs venus soutenir les Bleus. La Beaujoire, en liesse, y gagne une âme et une mémoire. Cette affluence constitue d’ailleurs un record d’entrées, jamais dépassé depuis.

Coupe du monde de rugby et Jeux olympiques

D’autres exploits retentissants seront réalisés sur sa pelouse. En novembre 1986, le XV tricolore terrasse pour la première fois en France les All Blacks néo-zélandais, lors d’un test-match historique. En 2007, le stade de la Beaujoire reçoit trois matches de la Coupe du monde de rugby. Pays de Galles vs Fidji est élu meilleur match de la Coupe du monde de rugby. En 2023, l'enceinte accueille à nouveau cet événement mondial avec quatre matches.

C’est là également que le FC Nantes signe quelques-uns de ses plus beaux exploits, avec les titres de champion de France 1995 (son 7e titre de champion de France avec 32 matches consécutifs sans défaite, record toujours en cours) puis 2001. Le stade de la Beaujoire-Louis Fonteneau – ainsi renommé en 1989 en hommage à celui qui présida le FCN entre 1969 et 1986 – est rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football 1998. Sa capacité est portée à 35 322 places, toutes assises comme l’impose désormais le règlement édicté par les instances de la discipline. Le stade de la Beaujoire sera cet été le théâtre du tournoi olympique de football avec 8 matchs disputés, dont un quart de finale féminin le 3 août la petite finale masculine, le 8 août, pour la médaille de bronze.