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Joy Division au plus près de Colyne Morange

Actualités- Mis à jour le 04 mars 2024

Programmée lors d’un Doc’N’Co à Stereolux le 12 mars, la comédienne et performeuse nantaise décrypte dans un seule-en-scène sa passion et celles des fans du groupe post-punk anglais.

Pour Colyne Morange, l’univers de Joy Division « est devenu une bulle de sauvetage, qui m’aide à penser, à respirer et à regarder le monde » © DR.
Pour Colyne Morange, l’univers de Joy Division « est devenu une bulle de sauvetage, qui m’aide à penser, à respirer et à regarder le monde » © DR.

Le 18 mai 1980, dans sa petite maison de la banlieue de Manchester, Ian Curtis se donnait la mort à l'âge de 23 ans. Le chanteur entrait au panthéon des artistes maudits du rock, et Joy Division allait susciter un culte chez des générations de fans. 40 ans plus tard jour pour jour, Colyne Morange prenait sa plume et lui écrivait une lettre. « On sortait du confinement pendant lequel j’avais beaucoup écouté Joy Division, raconte l’artiste nantaise, à la tête de Stomach Company. En fait, j’avais trop de choses à dire sur ce groupe, sur sa musique, qui m’accompagne depuis 15 ans maintenant, qui est en moi et fait partie de ma vie. »

Le texte est devenu le point de départ de Plus près “Se rapprocher de Joy Division”, une pièce « entre one woman show, conférence, et pièce sonore ». Elle sera interprétée lors d’une soirée Doc’N’Co à Stereolux, avant la projection du documentaire de référence sur le groupe anglais, signé Grant Gee. « Le projet a avancé après ma rencontre avec le metteur en scène Renaud Cojo, pour qui j’ai créé une première forme à Bordeaux l’an dernier », explique Colyne, dont l’un des précédents spectacles, Œdipe you motherfucker, autour de la transmission et du rock, « comportait déjà une grosse séquence sur Joy Division ».

« De l'ordre de l'existentiel »

Plus près interroge le lien qu’un fan peut avoir avec une musique, et puise dans le propre ressenti de l’autrice : « Dans mon travail, je pars souvent de choses intimes, de questionnements, d’obsessions. Quand j’ai rencontré Joy Division, j’ai senti quelque chose d’hyper fort, comme un coup de foudre, comme se dire : OK, maintenant j’ai besoin de cette musique... » C’est cette « épiphanie » que Colyne a retrouvée chez de nombreux fans du groupe – « Je me suis inscrite à plein de pages Facebook » – et qui ont nourri l’écriture de la pièce. « J’ai cherché à comprendre comment une musique qu’on qualifie de sombre peut porter les gens, les rassembler, pourquoi elle résonne encore aujourd’hui, pourquoi des gens se font tatouer... Joy Division est un groupe culte, mais pour certains c’est de l’ordre de l’existentiel. »

Imprégnée des paroles de Ian Curtis, l’artiste nantaise s’est aussi intéressée au contexte dans lequel le groupe a émergé, l’Angleterre de la fin des années 1970, « marquée par l’explosion du néolibéralisme ». Cette nouvelle « auto docu-fiction » rejoint ainsi de précédentes pièces où Colyne se questionnait : « Comment le monde actuel, la société néolibérale, se reflète dans les individus, ce que cela crée comme comportements, relations, contradictions… »

Pratique

Doc’N’Co Joy Division : Plus près “Se rapprocher de Joy Division” de Colyne Morange et documentaire Joy Division de Grant Gee. Mardi 12 mars 2024 à 20h, Stereolux. Billetterie et infos sur le site de Stereolux.